Communiqué publié par le PARIS TURF
Les prévisions de croissance du PMU pour 2018 se sont avérées beaucoup trop optimistes.
Au lieu d’une croissance des enjeux de 1,5%, c’est une baisse de 1,2% qui a été enregistrée au 1er trimestre 2018. Cela pourrait se traduire par 20 à 30 millions d’euros de résultats en moins pour les Sociétés Mères en 2018.
Pour compenser ce manque à gagner et équilibrer les budgets, certains évoquent d’ores-et-déjà la baisse des allocations.
Et la nouvelle idée à la mode serait « Une Filière avec moins de chevaux » ! « Moins de chevaux réduirait les dépenses des Socio-Professionnels qui pourraient donc vivre avec moins d’allocations ! ».
Equistratis est en total désaccord avec cette vision qui méconnait la réalité du travail et de l’équilibre économique des différents acteurs de la Filière : propriétaires, éleveurs et entraineurs !
L’infographie sur les chiffres de la Filière Hippique présentée permet de comprendre pourquoi la réduction des allocations serait une décision injuste et contestable.
Rappelons tout d’abord que les recettes du PMU proviennent à 91,4 % des prises de paris hippiques (France 80%, Export 11,4%). Et que les paris sportifs et le poker qui ont été l’axe prioritaire de développement depuis 2010, ne représentent que 8,6% du chiffre d’affaires du PMU !
A cet égard, nous nous interrogeons toujours sur les sommes investies depuis 2010 par le PMU en communication et budgets publicitaires pour les paris sportifs et poker. Cette information fait l’objet de la plus grande opacité dans les comptes du PMU.
Les joueurs et c’est bien normal, perçoivent en moyenne un retour de 75% du chiffre d’affaires du PMU. Equistratis a mis en évidence le lien positif et très étroit entre le Taux de Retour Joueur (TRJ) et les prises de paris. C’est pourquoi il est heureux que le PMU ait mis fin à sa politique de réduction du TRJ.
Les 25% restants de chiffre d’affaires du PMU se répartissent principalement entre l’Etat, les charges du PMU, les opérateurs étrangers et enfin le retour à la Filière Hippique. Retours qui dépendent donc étroitement de la rentabilité des activités du PMU.
C’est ainsi que les paris hippiques en dur ont une rentabilité nettement plus forte (688,5 millions d’euros) que les paris online (48,5 millions d’euros) et les paris export (72 millions d’euros). Et que le déficit des paris sportifs et du poker réduit le retour aux Sociétés Mères de 12,5 millions d’euros en 2017. Au total, ce sont plus de 118 millions d’euros de pertes cumulées de paris sportifs et du poker qui ont amputé depuis 2010 les recettes allouées à la Filière Hippique.
Au dernier maillon de la chaine, les Socio-Professionnels ont reçu 575 millions d’euros en 2017. Cette somme ne représente finalement que 5,8 % des 9,928 milliards des recettes encaissées au titre des prises de paris par le PMU !
Réduire cette enveloppe n’aurait pas de sens car d’autres mesures auraient dû être prises depuis plusieurs mois : refonte des calendriers et de l’offre de jeux, réduction des charges du PMU, cession des activités déficitaires (paris sportifs et poker) … Et tant qu’elles ne le seront pas, les Socio-Professionnels risquent d’être la variable d’ajustement.
Le bureau d’Equistratis
