Montsûrs, le 18 octobre 2021 : Equistratis déplore le feuilleton inquiétant qui se déploie autour du projet de déménagement des Sociétés Mères dans le 17ème arrondissement de Paris sur fond d’empoignade avec le directeur général du PMU.
Voici un projet qui n’a pas été étudié de manière sérieuse ainsi qu’en attestent les embryons d’explications donnés aux conseils du Trot et du Galop : aucune étude d’impact sur la Filière, absence d’évaluation des coûts de déménagement et d’aménagements, omission volontaire de tout document attestant le degré d’engagement des maisons mères : promesse d’achat et dédit en cas de renonciation, statuts de la SCI, plan de financement global…. Seuls les deux administrateurs du Trot membres d’Equistratis ont osé faire part de ce nouveau déni de démocratie pour un coût de 145 M€…et s’opposer fermement à cette « pantalonnade immobilière ».
Voici encore un projet dont on découvre après plusieurs mois d’informations distillées avec une grande parcimonie et une opacité calculée que le PMU, qui en occuperait plus des deux tiers des surfaces ne s’y associerait pas à cause justement de son manque de transparence, de son coût et de la non prise en compte des conséquences sociales. Ce n‘est pas un hasard si les syndicats ont bougé et s’ils risquent de se manifester encore.
Voilà donc un projet qui a été stoppé in extremis par le CA du PMU du 15 octobre, où l’Etat associé au président et au DG dispose de la majorité des voix, a décidé de nommer un expert avant d’aller plus loin. Il était temps car avant de prendre une telle décision il est d’usage pour n’importe quel manager sérieux de commencer par un plan de restructuration négocié avec les syndicats, doté de ressources financières suffisantes et encadré par des objectifs de rentabilité pour la Filière. C’est ce que préconise Equistratis depuis des années et qui a été totalement ignoré par les Sociétés Mères qui ne font qu’une opération immobilière sans être passées par cette étape préliminaire fondamentale.
Quant à l’Etat : il démontre encore une fois qu’il ne contrôle rien et n’assure pas la tutelle que l’on est en droit d’attendre de lui. Il a laissé s’enliser la situation, a réagi in extremis mais sans trancher après avoir laissé dériver les revenus des socio professionnels qui n‘ont pas été soutenus par un PGE (100M€ auraient suffi) là où justement les Sociétés Mères prévoient d’emprunter 100M€ pour le projet immobilier.
Et le comble de l’insolite : Monsieur Linette met en avant pour sa défense que le PMU est une société indépendante, ce qui ressemble fort à un appel du pied à l’Etat pour créer la SA PMU. Il ne faudrait d’ailleurs pas pousser beaucoup le Ministre des Comptes publics pour qu’il en aille dans ce sens.
En somme, un imbroglio préoccupant qui démontre l’absence totale de pilotage de la Filière hippique par l’Etat soumise ainsi aux initiatives sans contrôle des unes, les Sociétés Mères et aux velléités d’indépendance illégitime des autres, le PMU.
Il va bien falloir faire cesser tout cela en diligentant par exemple des enquêtes approfondies sur la gestion de la Filière et les responsabilités des différents acteurs, par exemple par une mission d’enquête de l’Assemblée ou du Sénat ou par d’autres voies comme nous l’avons déjà initié pour des sujets sensibles. En jeu un secteur d’activité de 10 milliards d’euros, 500 000 joueurs et 60 000 professionnels. Sans compter le rayonnement de la France et l’impact sur la ruralité. Plus que jamais, la réforme proposée par Equistratis semble incontournable.
