Si l’analyse du nouveau directeur général du PMU donne espoir, Equistratis s’interroge sur l’absence de mesures relatives au calendrier des courses. Car le retour à l’équilibre doit s’appuyer sur un trépied : des économies, un « nettoyage » de l’offre de jeux (y compris les paris sportifs et poker) et une révision du calendrier des courses. Le PMU a engagé un programme d’économies et une réflexion sur l’offre de jeux. Où en est la réforme de la programmation des courses?
Les déclarations de Cyril Linette lors de l’Assemblée générale des éleveurs de galop confortent tous ceux ayant osé exprimer une voix dissonante avec les responsables qui ont validé la stratégie du PMU depuis des années. La parole commence à se libérer. C’est une première étape. Et nous sommes heureux d’y avoir contribué au nom des Turfistes et des Socio-Pros dont la voix n’était pas entendue.
Cela étant le discours franc et sans concession ne doit pas masquer l’ampleur de la baisse des enjeux et des réformes à réaliser.
Derrière l’annonce des 780 millions € de reversements aux Sociétés Mères en 2018 contre les 800 millions € promis jusqu’au début de l’année 2018, ce n’est pas seulement 20 millions € en moins, mais « 20 + 30 (économies PMU) + 50 (baisse retour Etat) ». Au total, c’est une baisse de 100 millions € de résultat d’exploitation, c’est-à-dire près de 5%.
Jamais l’Institution des Courses n’a connu une baisse aussi forte, dans le même instant, les coûts d’exploitation d’un cheval de course n’ont jamais été aussi significatifs.
Et pour 2019, Cyril Linette affiche déjà habilement la couleur : le retour Filière devrait se situer aux alentours de 750 millions €. Une technique bien connue à la veille d’échéances électorales qui permet aux électeurs d’avoir « digéré » l’information au moment du vote. Preuve s’il en fallait que les gouvernances actuelles des Sociétés Mères pensent à se représenter fin 2019.
Ce chiffre de 750 millions € est intéressant à plus d’un titre car il se rapproche du scénario le plus noir du Plaidoyer pour la Filière de mai 2017 où aucune mesure n’était prise. CQFD. Où sont les réformes de fond sur le calendrier des courses ?
Souvenons dès le printemps 2017, lorsque Equistratis a présenté les premiers résultats de son modèle d’optimisation du calendrier des courses, des propos conquérants de l’Institution qui annonçait la mise en œuvre très prochaine du modèle qui devaient amener dès 2020 une augmentation des enjeux de plusieurs centaines de millions d’euros.
Rien ne s’est produit si ce n’est l’accélération du déclin des enjeux que « le parachute troué du poker et des paris sportifs » devait non seulement amortir, mais transformer en mouvement ascensionnel !
Le rapport Arthuis va sortir d’ici fin septembre et la privatisation de la FDJ va être engagée à l’automne. Où cela mènera-t-il ? Et ce n’est pas la fermeture d’une cinquantaine d’hippodromes qui répondra aux problèmes de fond à résoudre.
Le temps de la mobilisation a sonné dans l’unité si possible, mais aussi avec « Vérité et Compétence au service de l’Intérêt Général ». Jamais des élections n’auront été aussi importantes pour l’avenir de la filière.
