Ce blog est une plateforme d’expression et de réflexions sur l’actualité de la filière équine. Equistratis étant un think tank ouvert et pluriel, nous donnerons la parole à des acteurs socioprofessionnels de la filière sans parti pris. Il est essentiel que les interrogations, les désaccords mais aussi les idées puissent s’exprimer.

Lettre ouverte de Donatien Sourdeau de Beauregard, co-président d'Equistratis


Chers Amis du monde des courses,

France Galop suit son plaidoyer sorti en juillet 2017, notamment la proposition de faire financer son déficit par les acteurs des courses à travers par exemple : La baisse des allocations et la baisse des indemnités de déplacements.

Je ne suis pas opposé à faire des efforts. Cependant avant d’adopter des mesures destructrices pour le monde des courses, pourquoi ne pas se pencher sur d’autres solutions ?

Nous en avons proposé un certain nombre avec Equistratis en juillet 2017 après huit mois d’analyses et de réflexions économiques menées par des professionnels indépendants.

Nous avons prouvé qu’il était possible de réaliser 50 millions d’euros d’économies au PMU, sans toucher aux allocations.

J’entends certaines personnes faire le jeu de ceux qui cherchent à couvrir les erreurs du passé en divisant l’opposition dans un faux débat : « Equistratis ne fait que répéter ce que nous disons depuis 15 ans ».

Je rappelle qu’il y a 15 ans, les paris sportifs et poker n’existaient pas et que c’est Equistratis qui a mis en lumière que ces derniers ont coûté aux Sociétés Mères plus de 100 millions d’euros de pertes cumulées, soit pratiquement le coup du nouvel hippodrome de Longchamp (130 millions).

Le PMU construit un raisonnement intellectuel qui laisse imaginer aux socio-professionnels et élus des retours récurrents vers la filière depuis 2010.

 La réalité comptable de ces activités auprès des Sociétés Mères, l’analyse comportementale des joueurs de paris sportifs rédigée par l’Arjel[1] contredisent  les propos de Monsieur Hürstel.

La vérité, c’est que la marge brute existe mais elle est nettement  insuffisante compte tenu de tous les coûts d’exploitation et des nombreux sponsorings.

 Il s’agit donc d’un problème culturel dans la gestion de notre opérateur, les salariés n’étant pas les responsables de cette politique…


 En ce qui concerne les allocations :

Choisir de retirer la 5ème allocation des courses PMH revient à dénigrer les petits propriétaires, rappelons que 800 euros participent à hauteur de la moitié d’un mois de pension chez beaucoup d’entraineurs. Est-ce une bonne idée d’appuyer sur les « petits propriétaires » qui font vivre de « petits entraineurs » et par voie de conséquence de « petits jockeys » sur de « petits hippodromes » qui font la richesse et la diversité des courses en France ?


Je rappelle que pour que la pyramide soit la plus haute possible, il faut une base la plus large possible.


S’attaquer aux courses d’amateurs, le fondement même des courses est une des idées les plus dangereuses. Pour ceux qui l’ignorent, il s’agit de l’essence même des courses : les amateurs et notamment les militaires. Combien de jockeys ont commencé leur carrière par l’amateurisme : J. Plouganou, D. Cottin, Ph. Chevalier, C. P. Lemaire, …? Combien de propriétaires (nos investisseurs) comme le baron  Finot, père du Steeple chasing en France, J. Détré et le prince Ali Khan entre autres ? Quant aux entraineurs, faut-il rappeler que dans les deux disciplines du galop, les têtes de liste,  A. Fabre, G. Macaire, F. Nicolle et JC. Rouget ont débuté comme amateurs ?


En clair, chers Amis du monde des courses, avant d’exiger que, nous professionnels, fassions des efforts, exigeons de l’Institution une réforme en profondeur. Non seulement des Sociétés Mères mais aussi du PMU dont, faut-il le rappeler, les coûts d’exploitation n’ont pas diminué alors que les enjeux baissent en France depuis cinq années.

Par les compétences que nous avons rassemblées, Equistratis a la capacité d’amener des idées nouvelles au service des Sociétés Mères et des socio-professionnels. Pour reprendre l’expression bien connue, le temps du join up est venu.

 

Lettre ouverte publiée dans l'édition de Paris Turf en date du 26 octobre 2017

[1]Autorité de Régulation des Jeux en Ligne

Lettre ouverte de Donatien Sourdeau de Beauregard, co-président d'Equistratis

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