Malraux disait en 1968, époque de grande remise en question : la politique est ce qui reste lorsqu’il n’y a plus d’histoire. Je serai tenté de dire aujourd’hui, en le paraphrasant : la censure est ce qui reste lorsqu’il n’y a plus de politique.
Les justifications de Monsieur de Bellaigue au coup de faiblesse qui l’a mené, ainsi probablement que Edouard de Rothschild à déprogrammer l’émission d’Equidia Turf Club à laquelle Equistratis avait été invité lundi 12 juin, sont l’illustration de l’incompétence qui est en train de les engloutir.
Voici une filière où les sociétés mères mises en position par le législateur de piloter l’activité et de contrôler leur grande filiale le PMU, ne connaissent depuis six ans que des déficits récurrents.
Une filière dont les dirigeants ne cessent de demander à l’Etat de continuer à les aider, sans être capables de se réformer en profondeur.
Une filière de professionnels brillants et courageux qui sont un des fleurons du rayonnement français, livrée à l’incompétence de quelques dirigeants qui confondent leur mandat avec un proconsulat à vie.
Face à l’urgence dictée par le risque de cessation de paiement des Sociétés mères, Equistratis a déjà formulé des premières propositions visant à stopper l’hémorragie et à redonner des facilités financières à la filière.
Nous remercions France Sire de nous avoir offert l’opportunité de les relayer lundi 12 juin sur son site. Nous recevons depuis de nombreux témoignages d’accord avec ces orientations.
Equistratis pense qu’il est temps de mettre en place un véritable « contrôle de gestion » pour arrêter la gabegie et la fuite en avant instaurée pour masquer la dérive des enjeux hippiques.
L’objectif est aussi d’identifier les activités rentables de celles qui ne le sont pas. La question du maintien au sein du PMU des paris sportifs et du poker qui participent aux déficits des Sociétés mères, doit être posée. Car il est évident que la priorité du PMU doit être de se concentrer sur son cœur de métier, à savoir les courses hippiques.
Equistratis déclinera ces propositions au cours de la 2ème semaine de juillet, avec pour objectif de rétablir l’équilibre d’une filière qui souffre autant d’une conjoncture à laquelle il faut qu’elle s’adapte que de l’incapacité chronique et agressive de dirigeants dépassés.
Depuis le lancement d’Equistratis, nous n’avons cessé de plaider pour que les acteurs travaillent ensemble au renouveau urgent et indispensable du monde hippique.
Nous ne voulons pas entrer dans un combat d’arrière-garde. La décision de censure et les propos prononcés par Monsieur de Bellaigue ne nous feront pas changer d’avis. Même s’il semble que le préalable à toute discussion passe par l’allégeance à un « establishment » qui rejette les démarches participatives et citoyennes.
Car Equistratis est indépendant de toute pression. Et nous avons choisi de travailler avec des spécialistes des situations de crise qui regroupent toutes les compétences dont la filière a besoin.
Les investissements que cela représente sont infinitésimaux par rapport aux dépenses engagées par les sociétés mères et le PMU, dans des rapports très couteux dont personne n’a pu évaluer la qualité et l’utilité.
Equistratis qui rassemble près de 500 professionnels de la filière, n’a pas de leçons à recevoir de ceux qui, depuis si longtemps, ne cessent de se plaindre. Et ce d’autant que certains d’entre eux laissent couler, avec morgue et mépris, la filière dont ils ont la charge.
Alors permettez-nous, Monsieur de Bellaigue, de vous laisser le crédit des « bêtises » que vous invoquez ! De notre côté, nous n’avons nul envie de converser avec des personnes qui manient l’anathème comme emblème de leur pouvoir.
Mais, si d’aventure vous prenez conscience de l’impasse dans laquelle vous vous êtes engagé et si vous décidez de surmonter ce moment d’humeur pour aller de l’avant, Equistratis est prêt à travailler avec vous et avec tous ceux qui le souhaitent.
Le Bureau d'Equistratis, le 13 juin 2017
