Ne pas oublier le programme d'Emmanuel Macron « Privilégier le risque face à la rente » !
Lorsque le rapporteur du budget, Joël Giraud, député LREM des Hautes-Alpes, fait une déclaration englobant les chevaux de course parmi les signes extérieurs de richesse qui doivent être beaucoup plus taxés, on se situe au degré zéro de la responsabilité politique.
Les élus ne doivent plus se laisser entrainer par des idéologues qui cherchent à enliser les débats dans une opposition démagogique entre les riches et les pauvres.
Rappelons-nous qu’Emmanuel Macron a proposé au cours de la campagne présidentielle de « privilégier le risque face à la rente » en matière de fiscalité. A ce titre, le retrait des valeurs mobilières, telles que les actions et les chevaux de course, de l’ISF répond à cet objectif économiquement fondé.
Investir dans un cheval, c’est investir dans une activité économique. Il faut des emplois pour s’occuper d’un cheval : entraineurs, vétérinaires …. Et cet investissement ne « rapporte » pas à tous les coups, c’est une activité risquée ! Pire,dans la majorité des cas, le cheval perd de la valeuren vieillissant.
Le cheval n’a donc rien d’une rente ! A part pour l’Etat qui récupère près d’un milliard d’euros par an sur les mises des parieurs et sur le travail des acteurs de la filière, et donc des propriétaires.
Les propriétaires de chevaux de course sont donc des investisseurs à respecter, compte tenu de l’activité et des emplois qu’ils génèrent et des risques qu’ils supportent. Bien au contraire au titre du capital risque qu’il représente, sa fiscalité devrait être plus attrayante….
N’oublions pas non plus que la France est un des pays du monde qui dispose des plus belles terres d’élevage et des meilleurs savoir-faire, et ce depuis l’époque de Louis XIV.
Les chiffres de la filière sont également éloquents : 180 000 emplois et près de 50 000 entreprises principalement sur des territoires ruraux. Et la grande majorité travaille sans compter pour des rémunérations de plus en plus faibles, vu l’augmentation des coûts d’exploitation et les décisions fiscales négatives, comme l’augmentation de 7% à 20% de la TVA en 2013.
A cela s’ajoute l’angoisse qui pèse sur les emplois de la filière du fait de la diminution régulière depuis six ans des enjeux du PMU. Les pertes de l’ordre de 30 à 50 millions € par an des Sociétés Mères obscurcissent aussi l’avenir du secteur, via le risque de cessation de paiements qu’elles encourent d’ici fin 2018.
Autant dire que l’affirmation de Joël Giraud témoigne vraisemblablement d’une méconnaissance de la filière hippique qui, in fine, nuit à l’image des courses. Et à ce titre, nous saluons l’initiative d’Anne-Catherine Loisier, sénatrice LR de la Côte d’Or et nouvelle vice-présidente de la Commission des Affaires économiques, d’amener des élus au centre d’entrainement de Grosbois.
C’est aussi dans cet esprit que nous avons appelé à la création d’un poste de délégué interministériel à la filière équine. Véritable médiateur, il aurait pour mission de défendre les intérêts de la filière auprès des pouvoirs publics. Et à l’évidence, une priorité du futur délégué devrait être une action résolue en faveur de l’image des courses qui est une des clés de notre avenir à tous !
EQUISTRATIS
Equistratis qui est un think-tank constitué de professionnels du trot, du galop, de parieurs et des activités liées au cheval, a publié le 24 juillet 2017 un rapport faisant des propositions pour sortir de la crise et relancer l’activité hippique.
