Le long satisfecit de Xavier Hürstel dans les colonnes de la presse hippique est dans la droite ligne de celui affiché à Deauville le 23 Août dernier. Nous ne reviendrons pas sur les arguments que nous avions objectés dans ces colonnes, mais tenons à souligner les points suivants :
- La croissance de l’activité s’assimile beaucoup plus à une stabilisation au niveau le plus bas atteint jusqu’à maintenant. En outre la faiblesse des augmentations (+1,2% pour les enjeux et + 0,3% pour le PBJ) est telle qu’il est difficile d’en tirer des conséquences pour 2017.
Une succession d’affirmations sur le succès du simple Jackpot, des paris par SMS et de la progression des paris on line expliqueraient globalement ce résultat. Mais quid des paris sur les points de vente ? Il se pourrait qu’ils continuent à décliner, mais rien n’est dit sur le sujet.
- En attendant, le versement net du PMU en 2017 aux Sociétés Mères se situera au même niveau qu’en 2016, aux alentours de 790 M€, ce qui est notoirement insuffisant pour assurer leur équilibre, même après des économies qui touchent de plein fouet les socio professionnels, notamment au Galop.
- Les économies réalisées sur les coûts du PMU seraient de 15 M€, toujours selon Monsieur Hürstel. Mais alors cela devrait augmenter le transfert vers l’Etat et les Sociétés Mères d’autant. Pourquoi ne l’ont-elles pas intégré ? Surtout si le Produit Brut des Jeux s’améliore.
Tout ceci confirme la nécessité de lancer un audit sérieux de la situation du PMU, de sa gestion et de sa stratégie. N’en déplaise aux Sociétés Mères, nous sommes de plus en plus convaincus qu’elles ne maitrisent plus le PMU, leur filiale. Pour leur permettre de reprendre leur destin en main, il serait urgent comme nous le préconisons, que la Filière hippique s'appuie sur un "Jean Luc Lagardère du XXIème siècle".
- Nous en voulons pour preuve les raisonnements sidérants de Xavier Hürstel qui continue à plaider en faveur des paris sportifs et du poker, alors que cette année, la perte sera encore plus importante qu’en 2016, de l’ordre de 15M€ (donc 7,5M€ pour chaque Société Mère) si l’on prend les chiffres du Produit Brut des Jeux au 30 septembre de ces deux types de paris.
Qu’il ait le front d’affirmer que leur abandon coûterait 30M€ de marge brute en occultant totalement les pertes cumulées de plus de 100 M€ depuis 7 ans confine à la faute professionnelle.
En conclusion, il est important de mettre à profit les prochains mois pour convaincre les pouvoirs publics que la réforme en profondeur de la Filière hippique est devenue essentielle à court terme. C’est en ce sens qu’Equistratis a développé ses propositions.
Il serait vraiment dommage qu’un secteur qui pourrait être beaucoup plus dynamique, continue de s’enliser dans les blocages internes, les mauvais choix de développement et les erreurs de gestion.
Rien n’est perdu, mais plus tard interviendra la prise de conscience des réalités, plus difficile sera la relance.
En attendant nous saluons l’initiative de la mise en place d’un groupe de travail regroupant différents acteurs sur « le jeu hippique et le calendrier »….
C’est une étape intéressante à laquelle Equistratis pourrait participer, dans la perspective notamment de réfléchir aux scénarios d’amélioration de la programmation des courses, tout en gardant l’indépendance d’analyse et de propositions qui est souhaitée par ses membres.
EQUISTRATIS
